Les cinq piliers de l’islam sont les obligations religieuses fondamentales que tous les musulmans sont censés respecter. Ils aident les musulmans à maintenir un sentiment de conscience de Dieu, à contrôler leurs actions et leur comportement et à renforcer leurs liens avec les autres.
Ces piliers comprennent la déclaration de foi (chahada), la prière, la zakat (charité), le jeûne et le pèlerinage, tous fondés sur le Coran et la Sunna tels qu’interprétés par les érudits islamiques.
Profession de foi (chahada)
La profession de foi (chahada) est la pierre angulaire de l’islam. Elle sous-tend toutes les autres pratiques islamiques et sert à démontrer l’engagement d’un musulman envers sa foi en une déclaration simple mais profonde.
Les musulmans récitent la shahada (témoignage) plusieurs fois au cours de la journée et pendant les prières. Cette affirmation de foi, rédigée en arabe, signifie que le musulman accepte Dieu comme son seul et unique Créateur, Muhammad étant son dernier messager envoyé par lui.
L’islam exige également que nous suivions les traces de Muhammad, qui constituent la pierre angulaire de la pratique islamique. Par des actions qui reflètent et honorent ses paroles et ses actes, les individus s’intègrent dans une communauté islamique – comme la prière, le jeûne, les œuvres caritatives et le pèlerinage à La Mecque – en comprenant les enseignements de Dieu et la vie de Muhammad.
Lorsqu’un musulman professe la foi pour la première fois, il doit répéter la shahada (confession de foi) trois fois avec son cœur pleinement engagé dans sa signification. Ces mots doivent être récités devant deux adultes qui doivent également être musulmans.
Une fois qu’un nouveau converti a récité la shahada avec sincérité et en a compris le sens, il peut être considéré comme musulman et commencer à accomplir d’autres pratiques islamiques telles que la prière, les œuvres caritatives et le jeûne.
Prière (Salat)
La prière (salat) est un rite quotidien prescrit à tous les musulmans comme l’un des cinq piliers de l’islam. Du vivant de Muhammad, cinq prières obligatoires étaient observées : salat al-fajr (aube), salat al-zuhr (midi), salat al’asr (après-midi), salat al’maghrib (coucher du soleil) et salat al’isha (soir).
Les cinq moments de la journée sont associés à différentes étapes de l’épreuve, et leurs horaires reflètent un cycle de rappel de Dieu qui commence le matin, se poursuit à la mi-journée et culmine le soir. En outre, ces prières nous rappellent la capacité de Dieu à nous réconforter au cours de nos différentes luttes et difficultés.
De nombreux musulmans prennent l’habitude d’accomplir les cinq prières de salat quotidiennement. Une enquête récente menée en Malaisie, en Thaïlande et en Indonésie a révélé que plus des trois quarts des personnes interrogées déclaraient prier plusieurs fois par jour.
Les avantages de l’accomplissement de la prière sont nombreux, comme l’amélioration de la santé et de la forme physique. En effet, les mouvements effectués par les musulmans pendant leurs prières sont spécifiquement conçus pour solliciter à la fois le corps et l’esprit.
Plusieurs études scientifiques ont examiné les bienfaits physiques et mentaux de la salat (prière islamique) pour les musulmans. Par exemple une étude publiée dans” The National Library of Medicine” a montré la plupart des muscles et des articulations du corps sont sollicités pendant la Salah. Les muscles du cou, en particulier, sont renforcés de telle sorte qu’il est rare qu’une personne offrant une salah régulière et se prosternant au moins 34 fois par jour souffre de spondylose cervicale ou de myalgies.
La Sajdah est la seule position dans laquelle la tête est plus basse que le cœur et reçoit donc un apport sanguin plus important. Cette augmentation de l’irrigation sanguine a un effet positif sur la mémoire, la concentration, le psychisme et d’autres capacités cognitives.
Aussi, spécifiant les bienfaits pour l’esprit, une étude publiée dans le Journal of Religion and Health a montré que l’accomplissement de la salat était associé à des niveaux plus faibles d’anxiété, de dépression et de stress chez les musulmans.
Il est donc essentiel d’effectuer la salat correctement afin d’en récolter les fruits. Pour ce faire, il convient de se familiariser avec les principes de base de la prière, tels que la posture correcte pendant les prières.
Dieu a prescrit les prières dans le Coran, en soulignant la manière dont elles doivent être effectuées. Cela permet de s’assurer que les prières sont faites avec une intention correcte et qu’elles seront acceptées par Allah SWT (Subhanahu wa ta’ala, qui signifie en arabe “Le plus glorifié, le plus élevé”).
IL faudra aussi signler ici que dans l’islam, et avant Salat, les muslums font le Wudu (ou Wudhu) qui est est le rituel de purification. Le Wudu consiste à laver certaines parties du corps dans un ordre précis, avec de l’eau propre, dans un état de conscience et d’intention. Le processus du Wudu comprend le lavage du visage, des bras, l’essuyage de la tête et le lavage des pieds. Il s’agit d’un acte physique et spirituel de nettoyage et de purification avant de se tenir devant Allah pour la prière.
Le but du Wudu est d’éliminer toutes les impuretés, tant physiques que spirituelles, du corps et de l’âme. Il est considéré comme une condition préalable à la Salah, car il symbolise l’état de propreté du musulman et sa préparation à la prière.
Le Wudu est considéré comme un acte d’adoration et il est recommandé aux musulmans de renouveler leur Wudu avant chaque prière, bien qu’il ne soit pas obligatoire de le faire si l’on reste dans un état de pureté.
Zakat (aumône)
La zakat (aumône) est l’un des cinq piliers de l’islam et un aspect essentiel de la pratique de l’islam. Les musulmans qui répondent à certains critères ont l’obligation religieuse de donner chaque année une partie de leur richesse à des causes charitables.
80 versets du Coran mentionnent l’aumône, notamment la zakat, la sadaqah et d’autres formes de charité. Le Coran ordonne aux musulmans de donner 2,5 % de leur valeur nette (connue sous le nom de zakat en arabe) aux pauvres. Cet acte d’adoration contribue à purifier la richesse de chacun et à maintenir la pureté islamique.
En plus de la zakat, les musulmans doivent également faire don d’un pourcentage de leur revenu annuel à des organisations caritatives. Cette pratique permet non seulement d’aider les personnes dans le besoin, mais aussi de se rapprocher d’Allah SWT.
Les organisations caritatives islamiques consacrent leurs ressources à aider les personnes dans le besoin en Asie, en Afrique et ailleurs. Elles apportent souvent leur aide dans les régions touchées par des guerres ou des catastrophes naturelles.
Donner à ceux qui sont dans le besoin fait partie des traditions islamiques depuis des siècles, même si cette pratique a récemment évolué vers des méthodes plus formelles. De nos jours, ce rituel est principalement organisé par des organisations caritatives islamiques fondées sur des principes islamiques.
La distribution traditionnelle de la zakat islamique se faisait individuellement, mais de nos jours, la plupart des musulmans s’en remettent à des institutions pour collecter et distribuer la zakat à ceux qui sont dans le besoin. Ces institutions sont connues sous le nom d’institutions de la zakat et emploient souvent des agents pour cette tâche.
Néanmoins, certains musulmans choisissent encore de donner la zakat personnellement plutôt que de s’en remettre à des institutions.
Jeûne (Sawm)
Le ramadan est le neuvième mois du calendrier islamique et est observé par les musulmans du monde entier comme un mois de jeûne, de prière, de réflexion et de communauté. Pendant le ramadan, les adultes en bonne santé jeûnent de l’aube au crépuscule, et durant tout ce temps, s’abstiennent de manger, de boire, de fumer et d’avoir des relations intimes.
L’objectif du jeûne du ramadan est d’accroître la spiritualité et la proximité avec Allah (Dieu). C’est l’occasion pour les musulmans de réfléchir à leur relation avec Dieu, d’améliorer leur caractère et de renforcer leur foi. Le jeûne est également un moyen pour les musulmans de développer leur empathie à l’égard des moins fortunés et d’accroître leurs dons caritatifs.
Le jeûne commence à l’aube, marquée par l’adhan (appel à la prière). Les musulmans se réveillent tôt le matin pour prendre un repas avant l’aube, appelé suhoor, qui leur fournit l’énergie et les nutriments nécessaires pour les soutenir tout au long de la journée. Après le suhoor, les musulmans commencent leur jeûne, qui dure jusqu’au coucher du soleil.
Au coucher du soleil, le jeûne est rompu par un repas appelé iftar. Traditionnellement, les musulmans rompent leur jeûne en mangeant des dattes et en buvant de l’eau ou du lait. Après avoir mangé des dattes et bu de l’eau, ils accomplissent la prière du Maghrib, qui est la quatrième des cinq prières quotidiennes de l’islam. Après la prière, un repas complet est généralement servi, qui comprend une variété d’aliments tels que des soupes, des salades, des viandes et des sucreries.
Dans de nombreux pays musulmans, les rues s’animent les soirs de Ramadan avec des bazars et des vendeurs de nourriture qui proposent une variété d’aliments et de sucreries pour l’iftar. Les musulmans se rassemblent également dans les mosquées pour des prières spéciales et la récitation du Coran.
Le ramadan est une période de réflexion et de croissance spirituelles, ainsi qu’une période d’augmentation des dons caritatifs et des services à la communauté. Il s’agit d’un mois important pour les musulmans du monde entier, et le jeûne et la rupture du jeûne sont des éléments significatifs de l’observance.
Le jeûne est un outil incroyablement efficace pour enseigner à quelqu’un la maîtrise de soi et la responsabilité morale. Le jeûne a une signification spirituelle et morale, comme le souligne le Coran, qui met l’accent sur deux aspects : la responsabilité sociale et l’autodiscipline. Ce dernier aspect est profondément inculqué dans la conscience humaine pendant le Ramadan en obligeant les individus à partager la nourriture et l’eau avec les moins fortunés, afin de renforcer cette responsabilité dans leur vie.
Pèlerinage (Hajj)
Le Hajj est le cinquième pilier de l’islam et une obligation pour tous les musulmans. Chaque année, pendant Dhu al-Hijjah (14 mars), des millions de musulmans du monde entier convergent vers La Mecque pour ce pèlerinage, conformément à un verset du Coran :
“…Et c’est à Allâh, de la part des gens, que revient le pèlerinage à la Maison, pour quiconque est capable d’y trouver un chemin. Mais celui qui ne croit pas [c’est-à-dire qui refuse] – alors Allāh se passe largement des mondes.” Surah Al’Imran verset 97.
Ce verset indique que le pèlerinage à la Maison (la Kaaba à la Mecque) est une obligation pour ceux qui sont en mesure d’effectuer le voyage. La phrase arabe utilisée dans le verset, “li-man istata’a ilayhi sabila” signifie “pour quiconque est capable d’y trouver un chemin”, ce qui indique que l’obligation d’accomplir le Hajj ne concerne que ceux qui ont les moyens physiques et financiers de le faire. Cela signifie que le Hadj n’est pas obligatoire pour quelqu’un qui est physiquement ou financièrement incapable de faire le voyage.
Voici quelques-uns des rituels importants que les musulmans doivent accomplir pendant le Hadj :
Ihram : Il s’agit de l’état de pureté rituelle auquel les pèlerins doivent se soumettre avant d’accomplir le Hadj. Les hommes portent deux draps blancs et s’abstiennent de se couper les cheveux ou les ongles, tandis que les femmes portent des vêtements amples et modestes.
Tawaf : Il s’agit de faire sept fois le tour de la Kaaba dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Les pèlerins commencent et finissent au Hajar al-Aswad (la pierre noire) et récitent des prières tout en faisant le tour de la Kaaba.
Sa’i : Il s’agit de marcher sept fois entre les collines de Safa et de Marwa. Les pèlerins se souviennent de l’histoire d’Agar, l’épouse du prophète Ibrahim (Abraham), qui courait entre ces collines à la recherche d’eau pour son fils Ismail (Ismaël).
Wuquf : il s’agit de la position debout dans la plaine d’Arafat le 9e jour du mois islamique de Dhul Hijjah. Il est considéré comme le jour le plus important du Hajj, et les pèlerins passent la journée à prier et à supplier.
Muzdalifah : Après avoir quitté Arafat, les pèlerins passent la nuit à Muzdalifah, où ils ramassent des cailloux pour le rituel suivant.
La lapidation du diable : Il s’agit de jeter des cailloux sur trois piliers à Mina, représentant la tentation du prophète Ibrahim par le diable. Ce rituel a lieu les 10, 11 et 12 jours de Dhul Hijjah.
Le sacrifice : Le 10e jour de Dhul Hijjah, les musulmans sacrifient un animal (généralement un mouton ou une chèvre) en commémoration de la volonté du prophète Ibrahim de sacrifier son fils Ismail en guise de test de foi.
Tawaf al-Ifadah : Il s’agit du deuxième tawaf que les pèlerins effectuent après avoir lapidé le diable. Il est également connu sous le nom de Tawaf al-Ziyarah et symbolise l’achèvement du Hajj.
Il s’agit là de quelques-uns des rituels importants que les musulmans doivent accomplir pendant le Hadj. Le but de ces rituels est de se rappeler et d’honorer les histoires et les sacrifices des prophètes, et de renforcer la foi et la dévotion à Allah.
