La cryptozoologie au cinéma

Une araignée en noir et blanc

L’effet Wahou

Si la cryptozoologie fonctionne bien au cinéma, c’est parce que les spectateurs ont besoin d’être impressionnés. Pour la plupart, à quoi sert d’aller au cinéma pour voir des films dans lesquels l’action ressemble à leur quotidien ?

On a donc très vite eu des films où de gros monstres, d’abord des animaux, occupaient l’écran et écrasaient par leur présence les humains. Une idée directement issue du combat de David et Goliath dans la bible.

Un homme sortit alors du camp des Philistins et s’avança entre les deux armées. Il s’appelait Goliath, venait de Gath et mesurait environ 3 mètres. Il avait sur la tête un casque en bronze et il portait une cuirasse à écailles en bronze qui pesait près de 60 kilos.

Samuel 17.1-18.4

King-Kong est également un autre film culte du début du cinéma moderne, avec toute la signification de ce singe géant qui enlève la femme blonde et blanche représentant la pureté.

Les zombies représentent la peur des religieux (tout comme les vampires), puisqu’il s’il n’y a plus de mort, il n’y a plus de vie, et le but de notre existence sur Terre devient plus nébuleux. Dans le cas de Dracula, si la vie est éternelle, et qu’il n’y aura jamais de jugement, pourquoi faire des efforts et respecter les 10 commandements ?

Les vieilles légendes remises au goût du jour

Ces monstres du cinéma existaient déjà bien avant le cinéma, pour la plupart.

La Bible parlait déjà du loup-garou, par le biais d’allégories, en faisant plutôt référence à la notion de péché qu’à une forme bestiale. Je veux bien entendu parler de Caïn, qui tua son frère sur un coup de sang.

Caïn fut très irrité, et son visage fut abattu. Et l’Éternel dit à Caïn: Pourquoi es-tu irrité, et pourquoi ton visage est-il abattu? Certainement, si tu agis bien, tu relèveras ton visage, et si tu agis mal, le péché se couche à la porte, et ses désirs se portent vers toi: mais toi, domine sur lui

(Genèse IV, 5-7) 

Pour les films relatifs aux animaux dangereux et/ou monstrueux (araignées, etc), le serpent a toujours été une symbolique forte dans l’ensemble des textes religieux.

C’est bien un serpent qui a fixé le sort de l’humanité, en provoquant l’exil de l’éden. On y voit également là un autre type de films, ceux concernant un pacte avec le diable ou des forces démoniaques, qui ne manquera pas de se retourner contre l’humain.

Je lâche contre vous des serpents, des vipères insensibles aux charmeurs; ils vous mordront, oracle du Seigneur

Jr 8,17; Si 39,30

Les animaux en quête de sang et de destruction ont toujours intéressé le public. Suite aux appels de Job, Dieu envoya deux bêtes extraordinaires : Béhémoth et Leviathan. Leur description fait vite penser à un hippopotame et à un crocodile, ce qui est beaucoup moins extraordinaire, mais ce passage marquera l’esprit des catholiques.

L’exploitation d’éléments ancrés depuis des millénaires

Mais le cinéma n’a rien inventé, a peu de choses près. Ces fameux monstres du cinéma ne font qu’exploiter des éléments ancrés en nous, au plus profond de la nature humaine.

Le loup-garou est un très bon exemple. Il représente en fait la dualité de toute personne, avec son côté raisonné, et le côté bestial qui est au fond de chacun d’entre nous, plus ou moins près de la surface.

Il représente la peur de perdre le contrôle, et de prendre plaisir à ne plus respecter les règles, à suivre uniquement ses instincts que l’on a appris à réprimer, pour le bien de l’humanité et la paix sociale.

Le vampire, grand concurrent historique du loup-garou, représente quand à lui notre peur de mourir, et notre quête de la jeune éternelle. C’est exactement ce qui se passe dans la vraie vie, sauf qu’au lieu de boire du sang, on s’abreuve en produits de beauté soi-disant efficaces et en solutions santé discutables.

Nous avons une nature beaucoup plus profonde que ce que nous pensons, et nos monstres du cinéma représentent pour la plupart différentes facettes de notre moi, qui resteront à jamais endormies.

Laisser un commentaire